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Marie-Annick Horel 

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Marie-Annick Horel a consacré toute sa vie au monde carcéral. Pendant 37 ans, de 1981 à 2017, elle a exercé derrière les barreaux de la prison pour femmes de Rennes. Entrée comme surveillante après avoir réussi un concours administratif, elle a gravi les échelons un à un : surveillante dans les étages, première surveillante, puis major pénitentiaire, le plus haut grade parmi les personnels pénitentiaires de base avant les officiers. Aujourd’hui retraitée depuis sept ans, elle ne s’est pourtant jamais réellement détachée de ce métier. Pour elle, il ne s’agissait pas seulement d’une simple profession, mais d’une vocation. 

Au fil de ces années intenses, marquées par des journées éreintantes, elle a noté tous ses souvenirs : anecdotes, moments difficiles, relations avec les détenues et même ses confrontations avec sa hiérarchie.

 

De ce travail d’écriture est né un livre,

Au cœur de la prison des femmes – Ma vie de surveillante, paru en 2022. Un ouvrage où elle lève le voile sur un univers méconnu et empreint de préjugés. En le lisant, on comprend combien elle s’est battue pour faire évoluer sa profession et l’univers carcéral dans son ensemble.

Elle ne mâche pas ses mots, loin de là. Dès les premières pages, le ton est donné :

« J’ai consacré ma vie aux femmes condamnées à de très longues peines. Souvent, on me demande : " Si c’était à refaire, choisiriez-vous le même métier ? " Je réponds toujours que je recommencerais sans hésitation. Pourtant, la profession de surveillante pénitentiaire est un sacerdoce et la prison pour femmes, une véritable zone d’ombre de la République ».

Loin de se contenter de dénoncer, Marie-Annick Horel s’est battue, année après année, pour améliorer les conditions de détention, notamment par le travail en prison. Depuis 1981, celui-ci n’est plus obligatoire en prison, bien qu’il soit fortement encouragé pour favoriser la réinsertion. À ses yeux, le travail représente un « gage de réinsertion sociale ».

À la page 177, elle écrit : « Je bataille au quotidien pour les maintenir actives. Ne voyez-là ni jugement, ni prise de position, ni lubie de ma part. Je veux simplement leur donner une chance de s’en sortir. Et prévenir la récidive. Car la réinsertion commence dès les premiers jours ».

Humaine et profondément ancrée dans le non-jugement, cette posture se ressent encore plus en la rencontrant.

« Qui suis-je pour les juger ? », confie-t-elle. « Juger, elles l’ont déjà été ».

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