Corinne Rostaing, sociologue à l’Université Lumière Lyon 2, est une spécialiste du monde carcéral. Elle exerce depuis les années 1990. Elle a notamment consacré sa thèse aux relations carcérales au sein des prisons pour femmes, plus particulièrement entre les surveillantes et les femmes détenues. Dans son ouvrage Une institution dégradante, la prison, publié en 2021, elle s’interroge sur l’impact des peines d’incarcération et sur la manière dont elles peuvent réduire une personne à perdre toute dignité.

Elle affirme que « la privation de liberté détruit à petit feu » et que « tout est fait pour séparer les détenus du reste de la société, pour les isoler les uns des autres ».

 

Dans l’entretien qu’elle nous a accordées, Corinne Rostaing, a confié avoir toujours été fascinée par l’univers carcéral, avec un intérêt particulier pour les femmes qui y sont incarcérées :

« Dans les années 1990, quand je lisais des choses sur la prison, on parlait des hommes incarcérés et il y avait très peu de place pour les femmes.

Très peu de travaux parlaient des femmes et c’est justement cela qui m’a donnée envie de m’intéresser à leur situation ».