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Selon des données de l’Observatoire International des Prisons (OIP) datant d’octobre 2019, les principales causes d’incarcération des femmes sont le trafic de stupéfiants et les homicides ou atteintes volontaires ayant entraîné la mort. Le trafic de stupéfiants arrive en tête, avec 24,6 % des femmes incarcérées pour ce motif. Juste derrière, 21,5 % d’entre elles purgent une peine pour homicide ou violences volontaires ayant entraîné la mort.

Cependant, les données sur les femmes incarcérées restent rares.

 

La majorité des statistiques concernent les « détenus » en général, sans distinction de genre, comme si elles n’existaient pas vraiment. C’est précisément pour cette raison que nous avons voulu tendre l’oreille et écouter celles que l’on entend si peu. Ces femmes, minoritaires, évoluent dans un univers pensé par des hommes, pour des hommes. Dans nos trois épisodes de podcast, leurs témoignages ont dévoilé une réalité : celles qui sont oubliées ne le sont pas seulement par la société, mais aussi par leurs proches. L’isolement qu’elles subissent est double, presque viscéral.

Quand on évoque la prison, c’est souvent l’image des détenus qui s’impose. Mais derrière les murs, c’est tout un monde qui continue de tourner. Les surveillantes, omniprésentes, jouent un rôle crucial. Elles influencent les conditions de vie, façonnent les chances de réinsertion. En France, une femme détenue ne peut être surveillée que par une femme. Là où les hommes, eux, sont encadrés aussi bien par des hommes que par des femmes.

LA PLACE DES FEMMES EN MILIEU CARCÉRAL

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Le monde carcéral intrigue, fascine et alimente les préjugés : « la prison,  

c’est le club med », « les prisons sont pleines de meurtriers et de grands

bandits ». Derrière ces clichés et les images projetées par les documentaires, films policiers ou séries télévisées, c’est un univers souvent perçu comme brutal, sombre, presque exclusivement masculin. Pourtant, au-delà de ces images stéréotypées, il y a des chiffres qui interpellent. Selon les données du ministère de la Justice au 1er décembre 2024, la France compte 80 792 détenus. Parmi eux, 78 016 sont des hommes.

 

Qu'en est-il des femmes ? Elles ne représentent que 2 776 détenues, soit seulement 3,4 % de la population carcérale. Cependant, cette minorité féminine n’a cessé de croître sur l’année 2024. En janvier 2024, 2 537 femmes étaient incarcérées en France. Elles étaient 2 600 en mars, puis 2 700 en juillet. En France, seules deux prisons sont entièrement dédiées aux femmes : le Centre pénitentiaire de Rennes et la maison d’arrêt de Versailles. Partout ailleurs, les femmes incarcérées sont regroupées dans des quartiers spécifiques au sein de prisons pour hommes. Ces espaces cloisonnés les isolent des hommes détenus, avec lesquels tout contact direct est en théorie, interdit. Ces femmes enfermées entre quatre murs existent. Mais qui sont-elles ? Pourquoi se retrouvent-elles en prison ?

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